Notre raison d’être : lutter contre la précarité menstruelle

Lutter contre la précarité menstruelle en respectant nos corps et notre environnement.

Qu’est-ce que la précarité menstruelle ?

Ce terme désigne la difficulté d’accès à des protections hygiéniques par manque de moyens financiers. Cette précarité concerne 4 millions de personnes en France en 2023. Elle pousse ces personnes à renoncer à se procurer des serviettes pour d’autres dépenses de base comme payer le loyer ou de la nourriture. Se passer de protections ou se les faire soi-même a pour conséquence de mettre sa santé en jeu, peut provoquer l’isolement et chez les plus jeunes la déscolarisation.

En quelques chiffres

130 000

adolescentes en France manquent l’école pendant leurs règles, faute de pouvoir s’acheter des protections hygiéniques.

1 femme sur 10

en France a un pouvoir d’achat de 180 par mois. Les règles représentent 5% de ce budget.

entre 1750€ et 21500€

C’est le coût des règles au cours d’une vie. La fourchette est large car les études ne prennent pas toutes les mêmes choses en compte : certaines se limitent sur le prix des produits hygiéniques, d’autres incluent les antidouleurs, les rendez-vous médicaux, le remplacement des vêtements tâchés …

Quand on est obligé·e de se saigner

pour s’acheter des tampons, on a envie de les économiser. La précarité menstruelle pousse à garder ses protections le plus longtemps possible, ce qui augmente les risques d’infections.

D’ailleurs, les risques d’infections liés à l’utilisation de protections jetables (dans les conditions normales d’utilisation) sont nombreux : une étude de « 60 millions de consommateurs » a trouvé des résidus « potentiellement toxiques » dans des tampons et serviettes hygiéniques. Certes, elles sont présentes à faible dose mais ces substances toxiques restent directement absorbées par la peau ! Les risques : allergies, irritations, chocs toxiques, troubles de la reproduction, dysfonctionnements hormonaux et cancers, amputation voire décès…

Il serait temps de rendre obligatoire l’affichage de la composition des produits hygiéniques et peut-être même d’interdire l’utilisation des composants toxiques, non?

Et pour l’environnement … ?

Les protections menstruelles jetables sont un désastre écologique. Composées essentiellement de plastique et coton, leur production nécessite de grandes quantités d’eau, de matières premières et de ressources fossiles non renouvelables. De nombreux pesticides et produits chimiques sont utilisés pour traiter les produits (notamment pour les blanchir). Cela pollue, entre autres, les nappes phréatiques et les sols.

Une serviette contient la même quantité de plastique que 4 sacs en plastique.

On estime qu’un personne menstruée utilise entre 10.000 et 15.000 protections hygiéniques jetables au cours d’une vie – soit   5 milliards par an au niveau mondial. 5, c’est aussi la position à laquelle se placent tampons et serviettes parmi les déchets les plus fréquemment échouées sur les plages. Ils mettent en moyenne 500 ans à se dégrader – alors que ces produits n’ont servi que quelques heures…! Lorsqu’ils sont jetés dans les toilettes, ils polluent les sols et les cours d’eau et portent atteinte à la biodiversité. En effet, mes substances chimiques qu’ils contiennent ne sont pas toutes traitées par les stations d’épurations. Bien sûr ce n’est pas à nous de porter la culpabilité du désastre écologique autour des produits hygiéniques … Mais peut-être qu’on peut essayer de changer les règles ?

Une solution proposée par Soie Rouge : distribuer des serviettes lavables et gratuites

Les bénévoles de Soie Rouge cousent des serviettes lavables pour qu’elles soient redistribuées gratuitement aux personnes menstruées qui en ont besoin. Elles sont ainsi durablement déchargée d’une charge financière.

Nous sommes conscientes que cela ne règlera pas le problème de tous·tes.Nous revendiquons un droit d’accès à tout type de protections pour toutes les personnes menstruées.

Notre action quotidienne ne nous fait pas oublier que pour lutter contre la précarité menstruelle c’est également s’attaquer à ses racines : le patriarcat et les inégalités.