Nous aussi, au début, ça nous a fait rire. Il y a vraiment une journée mondiale pour tout et n’importe quoi ! Il y en a même une pour les hommes le même jour et pourtant … la journée des toilettes est une journée féministe !
Une question d’égalité
D’un côté, il y a les questions de santé publique (propagation de maladies par exemple) et de protection de l’environnement qui semblent assez évidentes, de l’autre, il y a la question de l’inégalité de genre dans l’accès aux toilettes. Les femmes se disent ainsi plus gênées à l’idée d’aller aux toilettes dans des situations de non-intimité que les hommes et on trouve bien moins d’espaces où se soulager quand on est une femme.
On le constate : la rue est pensée pour les hommes ! En l’absence de garantie de trouver des toilettes, il s’agit aussi d’adapter son emploi du temps et son itinéraire pour être sûre de pouvoir faire ses besoins dignement. Cela peut provoquer chez les minorités de genre de l’anxiété sociale, des troubles de la digestion (liée au fait de s’empêcher d’aller aux toilettes), de la déshydratation (ne pas boire pour ne pas se retrouver dans une situation délicate où on aurait envie d’uriner alors qu’il n’y aucun sanitaire à proximité).
Dans certains espaces, les femmes peuvent être exposées à des risques élevés de harcèlement ou de violences sexuelles sur le chemin des toilettes ou lorsqu’elles se soulagent dans l’espace public (comme le font nombre d’homme sans problème).
Quand saigner devient dangereux
L’accès à l’hygiène menstruelle est aussi un droit fondamental dont l’absence peut avoir des conséquences dramatiques (au niveau social, scolaire, sanitaire). Soie Rouge milite donc pour que chacun.e ait accès à des toilettes gratuites, propres et facilement accessibles, en particulier lors de ses règles. Nous réclamons donc plus de sanitaires (propres) dans l’espace public, le droit à accéder à des toilettes dans des lieux de consommation même sans consommer (bars, restaurants, magasins) et des protections hygiéniques saines et gratuites pour toutes les personnes qui en ont besoin ! Des études montrent d’ailleurs qu’il faudrait plus d’espace pour uriner pour les femmes, elles en ont en moyenne deux fois moins que les hommes dans les bâtiments publics – sur un même nombre de m2, on ne met pas autant d’hommes debout que de femmes assises. Vous comprenez mieux pourquoi on passe des heures à faire la queue ?
Alors qu’est-ce qu’on attend pour rétablir l’égalité des cabinets ?
« Cette question des toilettes est un puissant révélateur de la façon dont est pensée l’égalité dans notre République »
L’observatoire des Inégalités
A noter que cette journée soulève bien d’autres questions et nous vous invitons à vous en saisir : celles de la précarité, de la vieillesse, des handicaps, du développement des pays plus pauvres… De notre côté, on vous donne rendez-vous en atelier pour nous rencontrer et continuer à penser la lutte contre la précarité menstruelle et pour l’égalité minorités de genres-hommes.